Webinaire « Les Images en commun » 2021-2022

Les séances de ce cycle de rencontres virtuelles ont été pensées comme un lieu de discussion entre des praticien·nes de l’image s’appropriant des contenus générés par les utilisateurs et utilisatrices, des théoricien·nes de l’art et des media, des militant·es, ou toute autre personne manipulant des CGU.

SÉANCE 1 : Liselotte Mas, Antoine Schirer et Félix Tréguer

 

 

Pour cette première séance, nous avons la joie de recevoir:

Liselotte Mas, journaliste à France 24
Antoine Schirer, réalisateur, designer et journaliste
Félix Tréguer, chercheur et membre-fondateur de la Quadrature du Net.

 

Ensemble, ils interrogeront le rôle joué par les CGU dans les démarches d’investigation open source.
Après une présentation et le visionnage d’enquêtes réalisées par Liselotte Mas et Antoine Schirer (environ 30 minutes), ils entreront en discussion avec Félix Tréguer. Un temps de discussion avec l’audience sera également mis en place.

Image de l’évènement issue de: « How French soldiers risk compromising their security on social networks »,Mediapart, 2020 | 12 minutes
video production, motion design: Antoine Schirer.
Journalist: S. Bourdon
Story editors: M. Hajdenberg, J. Brabant

 

SÉANCE 2 : Nilgun Bayraktar, Philip Scheffner & Stefan Kruse

 

— Nilgun Bayraktar, chercheuse et professeure au California College of the Arts;
— Philip Scheffner, artiste et cinéaste allemand;
— Stefan Kruse, artiste et cinéaste danois.

 

Ensemble, ils ont questionné les enjeux politiques et poétiques des représentations visuelles, vernaculaires et médiatiques circulant sur internet, de l’immigration et de la prétendue « crise » migratoire en Europe et en Méditerranée.

Après une présentation de Nilgun Bayraktar et le visionnage de quelques fragments des films documentaires « Havarie » (Scheffner, 2016) et « The Migrating Image » (Kruse, 2018), un temps de discussion entre les trois invités, et éventuellement avec le public, a eu lieu.

 

HAVARIE, Philip Scheffner, 2016, 93min.

« 37°28.6 Nord et 0°3.8 Est, en mer Méditerranée, à quelques dizaines de miles des côtes espagnoles. Un frêle esquif chargé d’hommes est repéré par un paquebot de croisière. Les passagers entassés sur les coursives regardent, un homme filme. C’est ce matériel vidéo de quelques minutes qui nous est montré. À la fois hors du temps, comme suspendu, et rythmé par les communications des gardes côtes et des bateaux et autres hélicoptères de secours, le temps de la prise de vue finit par rejoindre celui de l’observation réelle – 90 minutes, le temps de l’opération de sauvetage et la durée du film, dans lesquelles se déploient rien de moins que le terrorisme en Algérie dans les années 1990, le conflit irlandais et la guerre en Ukraine. Tandis que le paysage sonore, riche de ses accents et langues diverses, des souvenirs partagés comme du chant des oiseaux et du bruit de la pluie, ouvre le film sur le passé, le présent et l’avenir, on ne quitte pas des yeux le bateau à la dérive. Point sombre perdu dans le bleu du cadre dont des silhouettes se détachent indistinctement et qui porte en germe toutes les histoires – d’amour, de guerre, d’exil, comme un éternel début. Un point d’origine dont les potentialités sont toujours encore non réalisées, car suspendues dans ce temps très particulier que Philip Sheffner parvient à créer. Rarement film n’aura à ce point condensé l’espace et le temps pour donner à voir, en un geste cinématographique d’une actualité et d’une force absolue, les destins de ceux qui se croisent en Méditerranée. »
(C.G. – FIDMarseille)

 

 

THE MIGRATING IMAGE, Stefan Kruse, 2018, 28min.

« En suivant un groupe fictionnel de réfugiés à travers l’Europe, le film interroge la surproduction d’images autour de tragédies et de morts de la vie réelle. Chaque segment du projet s’inspire de la destination des réfugiés, de la mer Méditerranée à un entrepôt où ils se retrouvent piégés, quelque part à Belgrade. D’où viennent toutes ces images sur les réfugiés ? Comment redéfinissent-elles la géographie de l’Europe ? »
(Giona A. Nazzaro – Visions du Réel)

Ensemble, ils ont interrogé les enjeux politiques et poétiques des représentations visuelles, vernaculaires et médiatiques, circulant sur internet, de l’immigration et de la dite « crise » migratoire en Europe et Méditerranée.
Après une présentation de la part de Nilgun Bayraktar et le visionnage de quelques fragments des films documentaires « Havarie » (Scheffner, 2016) et « The Migrating Image » (Kruse, 2018) un temps de discussion entre les trois invités, et finalement avec l’audience, a eu lieu.
SÉANCE 3 :  JANE SCHOENBRUN & ELIZA STEINBOCK

 

Pour cette séance, nous avons eu l’honneur d’accueillir l’artiste Jane Schoenbrun, et Eliza Steinbock, professeur·e associé·e en études sur le genre et la diversité à l’Université de Maastricht.

 

Ensemble, iels ont discuté des films de Schoenbrun « A Self-Induced Hallucination » (2018) et « We’re All Going to the World’s Fair » (2021), présentés à la lumière des recherches en cours de Steinbock sur l’esthétique et la politique du cinéma trans.

 

*A SELF-INDUCED HALLUCINATION* (2018, 74 min)
Entièrement composé de vidéos trouvées sur YouTube, l’essai expérimental de Jane Schoenbrun plonge tête baissée, de manière souvent hilarante, dans le mythe en ligne du Slender Man, et explore la structure narrative fractale des internets.

 

*We’re All Going to the World’s Fair* (2021, 86 min)
Seule dans sa chambre mansardée, l’adolescente Casey s’immerge dans un jeu de rôle d’horreur en ligne, au sein duquel elle commence à documenter par la vidéo des changements qui lui arrivent – ou non.
– Avec Anna Cobb et Michael J. Rogers.

 

JANE SCHOENBRUN est un·e cinéaste non binaire et l’auteurice du long métrage A24 « I Saw the TV Glow », en cours de production par Emma Stone, Dave McCary et la compagnie Fruit Tree Productions. Son premier long métrage de fiction « We’re All Going to the World’s Fair » a été présenté en avant-première dans la section NEXT du Festival du film de Sundance 2021. « We’re All Going to the World’s Fair » a récemment été présenté à la 50e édition annuelle de New Directors/New Films, et sortira bientôt en salles aux Etats-Unis via Utopia Pictures, puis sera disponible en streaming via HBOMax. Parmi les projets précédents de Schoenbrun, citons la coproduction de la série itinérante « The Eyeslicer » (Tribeca 2017), la création de la « Radical Film Fair » (un marché aux puces de films et un événement de networking qui a attiré des milliers de participants), la réalisation du long métrage documentaire « A Self-Induced Hallucination » (Rotterdam 2019), la production de « Chained for Life » d’Aaron Schimberg (Kino Lorber 2019), la production exécutive d’un épisode de la première saison de « Random Acts of Flyness » de Terence Nance (HBO 2018) et la co-création du film « collective : inconscient » (SXSW 2016). Schoenbrun publie parfois une chronique intitulée « Continue Watching » dans le Filmmaker Magazine; iel a précédemment travaillé en tant que « Senior Film Lead » chez Kickstarter, et en tant que directeurice associé·e de la programmation chez IFP.

 

ELIZA STEINBOCK est un·e expert·e en culture visuelle, spécialisé·e dans les études trans et l’analyse intersectionnelle, qui travaille actuellement comme professeur·e associé·e en études sur le genre et la diversité à l’université de Maastricht. Sa recherche combine analyse philosophique de l’esthétique et de l’incarnation et analyse discursive et visuelle, et emprunte des méthodes à l’ethnographie et à la sociologie qualitative. Steinbock dirige actuellement le projet NWO Smart Culture « The Critical Visitor : Intersectional Approaches for Rethinking and Retooling Accessibility and Inclusivity in Heritage Spaces » (2020-2025), et est l’auteurice du livre « Shimmering Images. Trans Cinema, Embodiment, and the Aesthetics of Change », publié par la Duke University Press.

 

SÉANCE 4 :  Jason Middleton et Emmanuel Van der Auwera

 

 

Nous avons le plaisir de vous inviter à la prochaine session de notre séminaire « Les Images en Communs ». Le lundi 24 janvier à 18h (heure de Paris), nous accueillerons le chercheur Jason Middleton et l’artiste Emmanuel Van der Auwera pour discuter du phénomène des vidéos de réaction. Comment comprendre ce processus qui consiste à se filmer en train de regarder quelque chose d’autre, et à le mettre en ligne ? Quelle relation avons-nous avec ces visages engagés dans quelque chose que nous ne pouvons pas voir ? Quelles sont les dimensions politiques, sociales et esthétiques de ces vidéos de visages ?

 

La discussion sera centrée sur le film d’Emmanuel Van der Auwera, A Certain Amount of Clarity (30′), présenté à la lumière de la recherche de Jason Middelton sur les vidéos de réaction. Notre objectif est de soulever quelques hypothèses fortes sur ce phénomène.

Jason Middleton est un chercheur, professeur associé d’anglais et d’études visuelles et culturelles à l’université de Rochester, et directeur du programme d’études cinématographiques et médiatiques. Ses travaux portent sur la dimension de l’horreur dans les films et les objets médiatiques. Au sujet des vidéos de réaction, il a consacré le chapitre  » Awkward Extremes : Reaction Videos and the « Reactive Gaze »  » dans son livre Documentary’s Awkard Turn, 2013).

Emmanuel Van der Auwera est un artiste belge qui fait du cinéma, mais aussi du théâtre, de la gravure, et d’autres médias, en traitant des images trouvées. Il s’interroge sur notre  » littératie visuelle : comment les images des médias de masse contemporains opèrent-elles sur les différents publics et dans quel but ? « . Il a réalisé A Certain Amount of Clarity (30′) en 2014.

La session se déroulera en anglais via Zoom. Le lien public sera posté ici la veille de l’événement. Ouvert à tous, aucune inscription n’est nécessaire.

 

SÉANCE 5 : Marie-Pier Boucher & Dominic Gagnon

 

 

Pour cette cinquième séance du séminaire, et la première en présentiel, nous sommes heureux d’accueillir le cinéaste québécois Dominic Gagnon et la chercheuse Marie-Pier Boucher pour une rencontre autour du prochain film de Dominic Gagnon, de la vie dans l’espace et dans des environnements extrêmes, de l’apensanteur, de la science fiction documentaire, mais aussi du confinement.
La rencontre se tiendra dans la salle de projection de l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis à 17h, le 25 mai prochain.

 

Né en 1974 au Québec, Dominic Gagnon est le réalisateur depuis 1996 d’une vingtaine de courts et de longs métrages.À partir de 2009 et Rip In Pieces in America, il développe un dispositif qu’il a baptisé lui-même « saved footage ». Pour le dire en quelques mots, il s’agit du montage de vidéos non-virales récupérées essentiellement sur YouTube en ciblant un sujet précis. »Saved », tant pour le caractère extrêmement marginal de ces vidéos que pour le fait, comme il l’explique fréquemment, que leur sauvegarde est en partie motivée par la forte probabilité de leur suppression par l’hébergeur. Avec Of the North, sorti en 2015, Dominic Gagnon a entamé un cycle consacré à l’imaginaire des points cardinaux qui a trouvé un récent prolongement en Going South et Big in China.

Marie-Pier Boucher est professeure adjointe en théorie des médias à l’Institut de la communication, de la culture, de l’information et de la technologie de l’Université de Toronto. Avant de rejoindre l’Université de Toronto, elle a été chercheuse postdoctorale Mellon au Center for Art, Science and Technology + Program in Science, Technology and Society du MIT. Ses recherches portent sur la conception d’habitats permettant de maintenir la vie dans des environnements extrêmes. Elle travaille actuellement sur un projet de livre qui étudie la relation entre la santé, la conception architecturale et l’activité perceptive dans une série d’environnements extrêmes (physiques et symboliques) afin d’examiner comment les changements de direction et d’orientation induits par la lévitation et la microgravité peuvent informer la conception d’habitats terrestres. Elle travaille également sur un projet-cadre, Interplanetary Habitation : The Earth, the Moon, Mars and the City, qui étudie l’avenir socio-technique de la vie planétaire en relation avec les préoccupations croissantes en matière de santé et de biotechnologie, de mobilité et d’intelligence artificielle.

 

SÉANCE 6 : Maria Da Rosa

 

 

Séminaire soutenu par la Fondation de France — bourse Dream Big and Grow Fast.